L’enjeu est double. Il s’agit non seulement de formuler des projets adaptés aux défis climatiques mais aussi de proposer un habitat durable, vertueux qui favorise le confort acoustique et thermique des habitants. Dans cette perspective, Paris Habitat favorise ce mode de construction et l’emploi d’éco-matériaux. Comme sa dénomination l’indique, la filière sèche se distinguant de la filière humide, et consiste à ne pas utiliser d’eau dans l’exécution du programme. Réduisant la consommation de matière première et l’impact carbone, la mise en œuvre en est également réduite. En effet, il n’est pas nécessaire d’attendre le séchage des matériaux, pas plus qu’il n’est nécessaire d’adapter le chantier aux aléas climatiques, intempéries ou fortes chaleurs.
Plusieurs résidences réalisées dans ces conditions ont ainsi déjà été livrées représentant près de 500 logements en offre nouvelle. Il peut s’agir de projets de surélévation et d’extension en filière sèche comme dans le cas de la résidence du Petit Musc (4e). Livrée en décembre 2023 et lauréate du prix régional construction bois Île-de-France 2024 dans la catégorie « réhabiliter des logements », cette résidence se compose de 8 nouveaux logements. Restructurée et surélevée de 3 étages, elle a bénéficié de façades réalisées en ossature bois et son isolation a été faite en béton de chanvre. Il peut également être question de résidences en structure bois et bardage à l’image des 74 logements de la résidence Jean-Jaurès (19e), nés de la transformation d’un ancien parking et inaugurés en 2021 ou des 135 logements de la résidence Vincent Auriol (13e) livrés en 2020.
Actuellement, plusieurs projets en filière sèche sont en cours de réalisation. Parmi ces opérations, citons l’opération qui concerne la résidence du passage Jean Nicot (7e). D’un budget de 3,2 millions d’euros TDC, ce projet vise la création de 10 logements familiaux dans une zone en déficit en logement social. Située dans un passage, l’opération sera livrée au 2e trimestre 2026. Elle répond à des contraintes techniques, à la fois de procédé constructif et d’insertion urbaine. Prévoyant d’abord la démolition de 4 box existants sur la parcelle, elle permettra la construction neuve d’un bâtiment en ossature bois en R+5. Les façades seront réalisées en béton de chanvre pour assurer l’isolation thermique du bâtiment. Citons encore la résidence Van Loo (16e). Ce projet porté par un budget de 9,4 millions d’euros prévoit la transformation d’un ancien parking extérieur pour créer une nouvelle résidence de 25 logements et d’une crèche de 54 berceaux. Cette opération a adopté un mode de construction en bois innovant avec une isolation biosourcée. L’ensemble des éléments ont en effet été conçus en usine permettant un temps masqué de fabrication, puis acheminés jusqu’au site.