Paris Habitat, de par la taille de son patrimoine, plus de 125 000 logements, et son ancienneté, plus de 70 ans de moyenne d’âge rapportés aux groupes, contribue à faire perdurer cet héritage unique. A l’ancrer et à la maintenir dans le patrimoine public.
« C’est assez peu connu, l’habitude étant souvent d’imaginer que ces bâtiments historiques relèvent soit de l’Etat soit de ressources privées. En réalité, le logement social permet de mettre en valeur les patrimoines inscrits aux Monuments historiques » rappelle Hélène Schwoerer, directrice générale adjointe de Paris Habitat, en charge de la maitrise d’ouvrage.
L’importance du patrimoine de l’établissement admet une pluralité de bâtiments de valeur et des typologies très différentes. Des logements bien sur mais aussi des hôpitaux, une église, celle de Saint-Christophe-de-Javel (15e), un couvent aussi, celui de Saint-François (14e), des ateliers d’artistes parfois, à l’image de la cité Montmartre (18e), des pavillons, des maisons, des hôpitaux. Et une plongée dans l’Histoire entremêlant les siècles et leurs réalisations architecturales, depuis le 17e siècle jusqu’aux réalisations typiques du 20e siècle.
Témoins de cette richesse, les Monuments historiques ont donc classés certains d’entre eux. A l’image des pavillons du Trône (12e et 20e), ces anciennes barrières d’octroi construites en 1787 aux limites de Paris ou du 13 rue des Amiraux (18e). Ce dernier édifice, par exemple, construit entre 1922 et 1927 par l’architecte Henri Sauvage est un ensemble de logements sociaux. Il s’agit également de la première réalisation de Paris Habitat mêlant logements collectifs et équipement public. Selon une disposition en gradin, une innovation permettant aux étages inférieurs de disposer d’une luminosité supérieure, l’immeuble de 7 étages s’organise autour d’une étroite cour centrale. S’y trouve une piscine, inaugurée en 1930, à présent municipale, et classée, au même titre que les façades et les toitures.
Figurent également des réalisations inscrites à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. C’est le cas de la Samaritaine qui a bénéficié jusqu’en septembre 2020 d’une rénovation hors norme. Une singularité qu’elle doit notamment à l’importante mise en valeur des éléments patrimoniaux et à la création de logements sociaux au sein de bâtiments inscrits aux Monuments historiques.
Une situation connue également par la Cité Argentine (16e), elle aussi inscrite aux Monuments historiques. Parmi les immeubles de la rue Victor Hugo, tous en pierre de taille, la cité Argentine s’avance avec son armature en fer, ses éléments en fonte d’inspiration Art nouveau et ses briques ocres. Construite entre 1904 et 1907 par les architectes Henri Sauvage et Charles Sarazin, elle se compose de logements sociaux et d’une galerie commerciale recouverte d’une verrière.
Les Monuments historiques ont inscrit à son inventaire l’ensemble des façades et de ses éléments ainsi que les toitures de tous les bâtiments. La galerie commerciale, sa verrière et une boutique qui a conservé ses dispositions d’origine y figurent également.
La cité Argentine a fait l’objet d’une importante réhabilitation, livrée en janvier 2022, qui a notamment valorisé, grâce au travail d’artisans, l’ensemble de ces éléments patrimoniaux, contribuant là-aussi à maintenir vivant ce patrimoine commun.