Certains HBM fêtent en effet leur centenaire comme Sthrau (13e) ou Ménilmontant (20e). Patrimoine historique, architectural, ces habitations ont traversé le siècle dernier, vêtus de leurs briques rouges caractéristiques et connues de tous les parisiens. Bordant les boulevards des Maréchaux et présents également au cœur de la ville, ils figurent, lors de leur construction dans l’entre-deux-guerres, l’effort pour réduire les bidonvilles et témoignent des visées hygiénistes et sociales. Ces HBM, parents de modernité, proposent, alors pour l’époque, une architecture et un confort uniques.
Nombreux sont les parisiens dont ils sont les compagnons de route. Suivant le fil de leur vie personnelle, familiale, ces locataires ont tissé au fil des années, une proximité avec ces résidences. Ces locataires ont également été les spectateurs et souvent les acteurs aussi, de l’évolution connue par ces HBM, au gré des réhabilitations et transformations dont ces résidences ont progressivement fait l’objet.
C’est le cas par exemple de Robert, 85 ans, locataire de la résidence HBM, Château des Rentiers (13e) qui raconte son HBM et donc aussi, un peu de sa vie.
Paris Habitat est l’héritier de cette longue histoire à la fois patrimoniale, architecturale et sociale. Propriétaire de 35 000 logements parmi les 58 000 couvrant Paris, l’établissement poursuit des efforts de réhabilitation uniques avec un programme ambitieux pour ses HBM, pour un budget de 1,5 milliards d’euros. Car, bien qu’ayant fait l’objet d’entretiens réguliers, ces résidences ne répondent plus aux normes actuelles de confort thermique, d’usages et d’attentes des locataires.
Dans le cadre de son programme d’amélioration du cadre bâti, ce sont donc près de 27 000 logements HBM qui sont et seront réhabilités dont plus de 13 500 pour des travaux lourds. A Daubenton (5e), Sthrau (13e), Liard (14e), Marcadet (18e) par exemple, c’est ainsi une revue complète de ces sites qui est entreprise. L’approche commandant à ces réhabilitations ne se résume pas aux seuls enjeux architecturaux. La réflexion est globale et vise à réinscrire ce patrimoine dans la ville bas-carbone et la ville résiliente.