Pour faire face au dérèglement climatique et faire revenir la nature en ville, il est impératif d’adopter de nouvelles techniques d’entretien des jardins. C’est la mission que s’est donnée la régie des espaces verts de Paris Habitat. A cet effet, dans le cadre du plan « nature en ville », l’Office a prévu plusieurs axes dont la plantation de nouveaux arbres mais aussi une gestion très particulière de chacun des espaces verts dont il a la charge.
Dans le calme de la résidence du 66 boulevard Bessières dans le 17eme arrondissement de Paris, Philippe Malval et son équipe de jardiniers s’affairent. Avec leurs tondeuses, les jardiniers s’occupent de la pelouse tout en prenant soin de ne pas faucher certains carrés de fleurs mellifères à proximité d’une ruche. « Il faut déranger le moins possible ces espaces-là » déclare le contremaitre. En effet, même si cela peut paraitre étrange au premier abord, les jardiniers ont choisi de laisser pousser le plus possible certaines zones pour permettre à la biodiversité de revenir et aux abeilles de butiner, c’est ce qu’on appelle « la fauche tardive ».
La fauche tardive est l’une des techniques mises en place par la régie de Paris Habitat dans le cadre de sa gestion différenciée des espaces verts. L’idée derrière la gestion différenciée est d’adapter les pratiques d’entretien aux spécificités de chaque site. Cela implique un niveau de connaissance avancée de la faune et de la flore de chacun d’entre eux.
« L’idée principale c’est de limiter les interventions humaines pour laisser la nature s’occuper d’elle-même » explique Philippe Malval. Ainsi, dans un souci d’économie d’eau et dans la mesure où nous n’utilisons plus de produits chimiques depuis 2006, très mauvais pour la biodiversité, les déchets de tontes sont ensuite mis autour de certains arbustes. Ces restes deviennent de l’engrais naturel qui nourrit le sol, le protège lors des fortes chaleurs et limite le désherbage, c’est ce qu’on appelle le paillage. C’est comme ça que petit à petit, le jardin devient un microcosme presque autosuffisant et que d’anciennes espèces de fleurs commencent à revenir. « Nous avons fait beaucoup de tests et nous avons eu des résultats satisfaisants, depuis que l’on fauche moins souvent, nous avons vu des orchidées pousser à nouveau » conclut Philippe Malval.