Engagés dans la lutte contre l’isolement des seniors

Trois petits coups à la porte et la voici qui s’entrebâille. "Bonjour !" lancent de concert Rachida Igmir et le gardien de la résidence. Un monsieur, âgé, hésitant, apparaît. Il vit seul dans son logement situé dans une résidence Paris Habitat. Rachida Igmir, chargée de prévention et de lutte contre l’isolement des seniors au centre social et culturel La Maison Bleue, opère un porte-à-porte auprès de locataires identifiés au regard de leur isolement. La Maison Bleue est une association de proximité au service des habitants. Elle a pour objectif d’améliorer la qualité de vie des habitants, de faire entendre leur voix et de rompre l’isolement. "Le premier contact peut être parfois hésitant. Certains sont tout de suite ouverts d’autres réticents. Il nous faut nous adapter à chacune des situations pour nouer un contact", poursuit-elle.

L’isolement social peut signifier l’absence ou la rareté des liens. Il peut aussi être vécu quand la qualité des relations est insuffisante. Une étude de la Fondation de France a chiffré la part de la population en situation d’isolement. Tous les âges sont concernés. Toutefois, l’isolement augmente pour les seniors. Un senior sur quatre serait aujourd’hui isolé. Paris Habitat dont les seniors représentent 30% des locataires prête donc main forte au projet porté par la Maison Bleue, soutenue par la Conférence des financeurs de la prévention de la perte d’autonomie des personnes âgées. Conçu en 2021 et expérimenté depuis janvier 2022, ce dispositif est développé dans le 18^e arrondissement entre les Portes de Saint-Ouen et de Clignancourt. Des quartiers dits politique de la ville (QPV) dans lesquels vivent un nombre important de seniors isolés.

La première étape du dispositif se caractérise par un travail d’identification des situations et des besoins. Mission accomplie grâce aux gardiens de Paris Habitat travaillant sur ces sites et qui "jouent un rôle primordial", rappelle Rachida Igmir. "Nous comptons également sur les commerces de proximité qui peuvent informer les seniors de l’existence du dispositif", explique-t-elle.