Cette installation innovante de récupération de chaleur a été réalisée sans forage grâce à des panneaux géothermiques placés dans le sous-sol d’une résidence de Paris Habitat, située au 53 avenue Philippe Auguste (11e).
La solution développée aux côtés d’Enerdrape permet ainsi d’installer des panneaux muraux pour capter le potentiel géothermique encore inexploité des environnements souterrains comme les parkings, soit des surfaces déjà creusées. Les panneaux sont installés par CIEC, filiale d’Engie, sur des surfaces en contact avec le terrain pour récupérer la chaleur. Un réseau hydraulique relie les panneaux à une pompe à chaleur eau/eau ou tout autre système énergétique équivalent. La chaleur récupérée est ensuite utilisée pour alimenter le système de production d’eau chaude sanitaire et/ou de chauffage des logements.
Ce sont ainsi 145 panneaux qui ont été installés en trois mois et pour un budget de 100 000 euros, sur 145 m². La chaleur captée est transmise à une pompe à chaleur de 25 kW pour alimenter les 72 logements de cette résidence en eau chaude sanitaire durable. L’installation génèrera 70 MWh chaque année soit environ 25 % des besoins en eau chaude sanitaire de ces logements et l’équivalent du rendement de panneaux solaires thermiques.
“ Ce projet répond à nos engagements à la fois auprès des locataires pour mettre en place des solutions permettant de maîtriser les dépenses d’énergie mais aussi pour décarboner notre patrimoine de 128 000 logements. ”
Cette solution offre en effet une solution d’apport d’énergie durable et efficace pour les résidents tout en réduisant l’empreinte carbone des bâtiments concernés en évitant un équivalent de 15 tonnes de CO2 par an.
"Il s’agit d’une première en France. Cette innovation, nous l’avons souhaitée maîtrisée", précise Cyrille Fabre, directeur de l’exploitation à Paris Habitat. "D’un point de vue opérationnel car elle nous permet d’intervenir dans un milieu occupé comme ce parking. Du point de vue des coûts aussi et de l’environnement parisien contraint. Un immeuble tel que celui-ci n’aurait pas pu bénéficier par exemple de l’installation de panneaux solaires", poursuit-il.
Ce projet n’en est toutefois qu’à ses débuts. "Ce qui va nous intéresser à présent, c’est de regarder si les gains attendus sont là, si on est capable aussi d’optimiser le rendement des installations", conclut Cyrille Fabre. Car à l’avenir, l’objectif est de pouvoir déployer cette installation sur d’autres sites du patrimoine de l’Office.