Jaune, blanche ou rose, d’une allure délicate, toujours composée de trois pétales, l’orchidée est la reine des champs. Et depuis quelques années, celle des espaces verts de l’Office. Cette espèce comptant en France plus de 150 variétés, véritable trésor de notre patrimoine naturel, pousse habituellement à l’état naturel dans la campagne.
Menacée par le dérèglement climatique, l’assèchement des sols humides nécessaires à la croissance de certaines variétés, par l’absence d’insectes pollinisateurs, l’orchidée a pourtant trouvé sa place dans nos espaces verts.
Ses apparitions parmi les 108 hectares d’espaces verts du patrimoine ou au pied de l’un des 13 000 arbres composant le patrimoine arboré, sont en effet révélatrices de plusieurs bienfaits. D’un équilibre de la biodiversité, du développement de relations complexes établies avec les autres organismes vivants, de la présence aussi des insectes butineurs et pollinisateurs, du maintien de leur habitat préférentiel. Or ces derniers jouent un rôle indispensable au maintien de la biodiversité végétale. La présence d’orchidées signifie que leur intervention s’est faite pour permettre la pollinisation.
Pour y parvenir, les équipes des espaces verts au sein de la régie de Paris Habitat ont déployé des méthodes et mis en place des pratiques essentielles. D’abord et ce depuis 2006, l’Office s’est engagé à ne pas utiliser de produits chimiques au sein de ses jardins. L’objectif est aussi de pratiquer une gestion différenciée des espaces verts. D’adapter les techniques d’entretien aux spécificités de chaque site, impliquant une connaissance fine de la faune et de la flore de chacun d’entre eux. La pratique de la fauche tardive a également été priorisée. Celle-ci permet de laisser à certaines espèces végétales le temps de terminer leur cycle végétatif et de se reproduire, facilitant alors l’implantation de plantes vivaces beaucoup plus résistantes.
Ces techniques responsables et écologiques concernent également la pratique du Muchling. Celle-ci permet de faire reposer l’herbe tondue pour constituer un engrais naturel et un paillis protecteur contre la sécheresse. Citons enfin la mise en place des Ollas, en terre cuite et inspirées d’un ancien système d’arrosage écologique et économique, qui permettent de contrôler finement l’utilisation des ressources en eau.
"Dans le cadre de notre Plan nature en ville adopté en 2022, le principe fondamental est de limiter les interventions humaines pour laisser la nature s’occuper d’elle-même", explique Christophe Davalo, chef du service des espaces verts. "Le jardin devient ainsi un microcosme presque autosuffisant et d’anciennes espèces de fleurs commencent alors à revenir". Parmi elles, l’orchidée sauvage, la reine des jardins.