100 millions d’euros sont consacrés à l’importante réhabilitation des 5 tours appartenant à Paris Habitat. Ce sont d’abord les tours Londres et Anvers qui bénéficieront de ce projet puis les tours Grenoble, Rome et Squaw Valley, toutes construites entre 1973 et 1976. Soit un total de 1533 logements qui voisinent avec 6 autres tours privées, des commerces, des équipements et des bureaux. Cette opération prévoit d’intervenir sur les façades, d’améliorer la performance thermique des logements et d’adapter les pieds d’immeuble aux usages des habitants.
Repenser un tel ensemble qui modifiera les usages, les mobilités, la végétalisation et les articulations avec le quartier, ne s’improvise pas.
En réponse, l’agence What is it I.T a proposé le principe de la résidence et un dispositif d’observation insolite. L’équipe de Stéphane Juguet, anthropologue, investit alors un logement vide au 12e étage de la tour Anvers. Il y a Audrey Degrendel l’architecte, Clément Cayla le géographe, David Bartex le graphiste, Marie-Pierre Detierlé la photographe, Thomas Guihard le designer et Valérie Thomas la scénariste. Tous sont réunis dans leur tour d’observation et prêts à se lancer dans leur "résidence anthropo-graphique" qui donnera lieu à une restitution publique à son terme.
L’objectif partagé par ces chercheurs et artistes est d’observer les us et coutumes du lieu étudié, de partager la vie des habitants, d’accéder à leur sphère domestique afin de s’imprégner de leurs pratiques quotidiennes. Pour cela, plusieurs actions sont prévues dont un préalable : une première étude formée par la réalisation d’entretiens avec des interlocuteurs qualifiés, l’organisation de visites sur le site avec des habitants, la prise de connaissance du site mais aussi de documents s’y rapportant. Suit ensuite une approche terrain incarnée. Pour cela, des entretiens flashs sont menés dans les ascenseurs mais aussi des rencontres à domicile, des portraits photographiques, des dessins et croquis ou une exposition dans le hall de la tour pour engager le dialogue avec les habitants.
Cette méthode permet ainsi d’entrer en lien direct avec la population. Elle entend également prendre en compte l’hétérogénéité de leurs usages et la multiplicité de leurs rapports aux Olympiades. Cette démarche répond pleinement aux objectifs de Paris Habitat qui, dans le cadre de ses projets de réhabilitation, considère l’habitant comme un expert de l’amélioration de son cadre de vie.