La surélévation s’effectue à partir de l’ancien local d’activité. En forme de « L » et en R+1, libéré par les archives photos de la Ville, il est adossé à trois murs mitoyens dont les altimétries autorisent l’opération. S’appuyant sur ce local par ailleurs restructuré, l’opération crée trois nouveaux étages. Les deux derniers niveaux, en R+3 et R+4, sont en duplex. La surélévation s’appuie mais ne repose pas sur l’existant en ayant sa propre structure. Un « tabouret métallique » traverse en effet le bâtiment et possède ses propres fondations.
Engagé pour répondre à la demande de logements sociaux, Paris Habitat poursuit un objectif de construction de 600 nouveaux logements par an à Paris. Considérant les contraintes foncières, l’établissement pose un regard bienveillant sur l’existant. Cette approche durable de la transformation urbaine est également adaptée aux défis climatiques et à son engagement pour faire la ville neutre en carbone d’ici 2050. Ces objectifs conduisent l’établissement à se positionner sur des opérations innovantes. Des opérations de mutation de garage, de parking par exemple mais aussi des opérations de surélévation.
L’établissement interroge chaque fois les qualités et spécificités architecturales de l’existant. Elles sont des opportunités pour inventer des formes d’habitat adaptées aux usages et attentes des habitants. Et la valeur patrimoniale de certains matériaux et composants autant d’opportunités pour être réemployés. Cette approche constitue une réponse respectueuse de la ville, des riverains et de l’environnement.
Dans le cas de l’opération de surélévation de la résidence du Petit-Musc ce sont ainsi 8 nouveaux logements qui s’ajoutent aux 15 logements existants de cette résidence construite en 1932. Ils se composent de 3 T1, 1 T2, 3 T3 et 1 T5+, 4 PLUS et PLAI et se complètent d’un nouveau local d’activité en rez-de-chaussée.
Les nouvelles façades sont réalisées en ossature bois et leur isolation en béton de chanvre. Les baies neuves aux dimensions généreuses pour un éclairage naturel maximal, sont séparées par un panneau en bois. Elles reprennent le rythme et la largeur de celles de l’existant, au premier étage, avec une écriture différente et contemporaine. Les deux entités distinctes dialoguent en harmonie. La cour a également été redessinée pour répondre aux usages. Les pavés sont réutilisés en partie pour les revêtements des cheminements. Une partie en pleine terre est créée pour planter des végétaux. Un système de récupération des eaux de pluie est également mis en place.
Cette opération livrée en décembre 2023 et d’un montant de 2,6 millions d’euros, intègre les objectifs du Plan climat. Prenant en compte le confort d’été et d’hiver, elle fait également appel au réemploi. Les radiateurs sont ainsi réutilisés sur site et l’ex-muret de la cour réutilisé ex-situ.
Architecte : Mir Architecte
Equipe de maitrise d’œuvre : LM ingénieurs, C-Tek