Des murs, Paris Habitat en compte quelques-uns ! Présents au cœur de la ville, ils sont autant d’espaces et de terrains de jeu naturels pour accueillir l’expression des arts et de l’art urbain en particulier, en concertation avec les habitants.
Ce musée à ciel ouvert, disponible aux regards de tous et embellissant le cadre de vie, a laissé libre court à Zepha et à Mad C pour la réalisation de deux nouvelles fresques. Tous deux comptent parmi les artistes emblématiques, français et internationaux, ayant fait de Paris l’une des scènes majeures de l’art urbain depuis soixante ans. Une odyssée urbaine mise à l’honneur et retracée, actuellement et jusqu’au 3 juin, par l’exposition “Capitale(s)” à l’Hôtel de Ville de Paris.
Ces projets de fresques s’inscrivent dans ce cadre. Vincent Abadie Hafez, alias Zepha, a été choisi pour la façade de la résidence boulevard Diderot. Une toile blanche et vierge haute de près de 22 mètres et larges de plus de 8 mètres. “Chaque mur est un défi” a-t-il coutume de dire. Ce nouveau défi a ainsi permis à cet artiste toulousain de poursuivre son exploration des interactions plastiques entre styles orientaux et occidentaux.
Armé de ses pots de peintures se balançant au gré des mouvements de sa grue, il a appliqué pendant 10 jours ses couleurs : bleu, vert, violet et orange. Le résultat porté sous les fenêtres des locataires, au regard des passants, est une composition abstraite et dynamique, condensée et méthodique.
S’offrir au public, embellir les façades, c’est aussi ce qui a conduit à la réalisation de la seconde fresque. Cet autre projet a été accueilli au 181 boulevard Davout (20e), résidence de 210 logements. Il est l’œuvre de Claudia Walde dite Mad C. Cette artiste allemande est internationalement reconnue pour sa fresque, le “700-Wall”, de presque 700 mètres s’étendant le long de la ligne ferroviaire reliant Berlin à Halle.
Cette fois, la “street artist” a posé ses pinceaux et bombes de peinture sur le mur de cette résidence de Paris Habitat. Haute de 20 mètres, large de 18 mètres, cette fresque reprend elle aussi la technique du graffiti. Les couleurs sont vives et variées, jaune orangé, rose, vert, bleu, cyan. L’ensemble rend compte d’une calligraphie dynamique, optimiste et, intégrant plusieurs fenêtres de la façade, épouse les lignes du bâtiment.
Paris, à travers cette exposition en cours et sa variation sur le patrimoine confirme qu’elle est une capitale des arts urbains et Paris Habitat un porte étendard. À cet égard, le patrimoine de l’établissement dans le 13e arrondissement se singularise. Qu’il s’agisse d’œuvres temporaires, réalisées dans le cadre d’opérations de maîtrise d’ouvrage comme celle d’Ernesto Novo. Celui-ci avait pu en 2019 prendre possession d’une façade pour y réaliser le portrait des habitants du 64 Moulin des Prés (13e). Qu’il s’agisse également d’œuvres pérennes. Celle du 59 rue Moulinet (13e) en témoigne. Réalisée en 2015 par l’artiste français Jace, ses motifs reprennent les codes visuels des tous premiers jeux électroniques. Les habitants, premiers concernés, avaient été appelés à choisir le projet pour embellir leur quotidien.