Un matériau biosourcé est un matériau issu de matières organiques d’origine animale ou végétale. Le plus souvent, il s’agit du bois, de la paille, de chanvre ou de ouate, de liège, de lin ou de laine de mouton par exemple. S’il faut le considérer comme un mode alternatif de réhabilitation et de construction, s’il est également entendu qu’il se conjugue sur le patrimoine à d’autres interventions, comme la réfection des systèmes de chauffage par exemple, son emploi est aujourd’hui croissant.
Car le matériau biosourcé est une réponse aux engagements de Paris Habitat en faveur de la ville durable et bas carbone :
- Il permet de réduire l’empreinte environnementale du bâtiment et, biodégradable, il limite la production de déchets.
- Largement disponible, il participe de la préservation des ressources menacées d’épuisement comme le sable par exemple et il favorise les circuits courts.
- Il peut être utilisé pour les fenêtres (bois), pour les isolants (laine de bois, liège...), pour les éléments de structure (bois), les cloisons intérieures (paille, remplissage en ouate de cellulose), les revêtements de façade (enduits de béton de chanvre, de paille).
Car il a un impact sur la consommation d’énergie du bâti et la facture énergétique des locataires tout en améliorant le confort de vie :
- Participant à la transition environnementale des logements, il améliore la performance énergétique du bâtiment, la qualité de l’air en émettant pas ou peu de composés organiques volatils (COV) mais aussi le confort acoustique.
- Il permet une consommation énergétique basse en hiver.
- Il maintient en été un climat intérieur plus frais.
- Il a un comportement hygrothermique (température et taux d’humidité) qui favorise une bonne gestion du transfert d’humidité à travers les parois.
Car il répond aux normes de sécurité :
- Cela a été démontré par les nombreux essais comme sur le béton de chanvre permettant de connaître sa réaction et sa résistance au feu. Certains matériaux font l’objet de traitements spécifiques.
- La paille, quant à elle, est protégée par des parements et des enduits. Elle est utilisée en bottes compressées qui contiennent peu d’air et ne s’enflamment pas.
Les processus de fabrication des isolants biosourcés rendent les produits insensibles aux insectes par traitement thermique (vapeur d’eau) ou par ajout de matières conformes à la réglementation.
Focus sur 3 opérations de réhabilitation utilisant des matériaux biosourcés :
- Au 72, rue Marx Dormoy (18e) : cette nouvelle résidence de 15 logements livrée en 2021 a été isolée avec un mélange de chanvre et de chaux projeté depuis l’extérieur dans l’ossature bois des façades. Puis, un enduit a été apposé. Le chanvre a l’avantage de laisser l’humidité s’évacuer naturellement en dehors du bâti, ce qui rend l’habitat sain. Ainsi, l’hiver, les pailles de chanvre vont assurer une régulation du taux d'humidité du mur en absorbant la vapeur d’eau, et, selon un phénomène physique, vont réchauffer la paroi intérieure du mur. À contrario, en période chaude, les pailles de chanvre laissent l’humidité s’évaporer et maintiennent ainsi des parois froides.
- Au 51, rue de Croulebarbe (13e) : cette résidence de 156 logements bénéficie d’une réhabilitation complète, qui sera livrée au dernier trimestre 2024, comprenant la thermique, les logements, les parties communes ainsi qu’une amélioration de la qualité de service. Pour agir sur l’isolation de l’enveloppe du bâtiment, des matériaux biosourcés ont été mis en œuvre. Outre les menuiseries extérieures, réalisées en bois, l’isolation des logements réalisée par l’extérieur, bénéficie de panneaux en fibres végétales composées de coton, lin et jute.
- Au 2, rue Emile Deslandres (13e) : ce groupe bénéficie actuellement de l’amélioration thermique de ses 64 logements dans le cadre du plan climat de la Ville de Paris. Livrée au printemps 2023, cette intervention utilise des matériaux biosourcés avec une isolation des façades en laine de bois d’une épaisseur de 20 cm.