Construit au 19e siècle, le 19 rue des Bernardins se voit dessiner les lignes de son avenir. Un temps dévolu à des bureaux occupés par l’université Sorbonne Nouvelle, Paris Habitat en a acquis la gestion par bail emphytéotique en 2022. Le projet porté aujourd’hui par l’établissement a une triple vertu.
D’abord celle de contribuer au développement de l’hébergement d’urgence et de répondre aux situations de personnes à la rue en créant des places. Celle également de s’inscrire dans l’objectif porté par la Ville de Paris pour « réinventer Paris » et transformer des bureaux vacants en logements. Ici, en effet, une pension de famille de 23 nouveaux logements, gérés par l’association Emmaüs Solidarité, verra le jour à l’été 2025. La création de ces 15 T1 et 8 T1’ se complète d’un accompagnement des bénéficiaires et se structure autour d’une cour végétalisée et d’un café littéraire ouvert sur son quartier, destiné aux riverains, associations et résidents.
“ Le principe de la pension de famille est de proposer aux personnes ayant connu un parcours de rue ou d’hébergement d’urgence, une offre de logement accompagné. La pension de famille est une structure de taille réduite, intégrée dans son environnement, pérenne, et qui propose un accompagnement social de proximité et du quotidien ”
Mais, déjà, dans l’intervalle et depuis le 13 mars 2023, grâce au soutien de l’Etat et de la ville de Paris, c’est un Centre d’hébergement d’urgence, piloté par Emmaüs et composé de 12 logements qui a pu s’installer sur site avec une équipe dédiée de 8 professionnels. La prise en charge de ces 12 familles, hébergées de manière transitoire, s’effectue après orientations par le Service intégré d’accueil et d’orientation 75 (SIAO). En plus d’un hébergement semi collectif, avec sanitaires et cuisines partagés, ces familles bénéficient d’un accompagnement global incluant outre le logement, les domaines de la santé, de l’emploi, de la parentalité ou de la scolarité. A l’issue du projet, prévu au printemps 2024, toutes bénéficieront d’une réorientation par le SIAO vers d’autres dispositifs.
Cette mise à disposition temporaire par Paris Habitat s’inscrit plus largement dans son engagement en faveur de l’habitat dit « intercalaire » à des fins sociales. « Les logements que nous ciblons sont alors bloqués, avant les travaux, pour une durée pouvant aller de quelques mois à quelques années » explique Nina Kechidi, chargée d’action locative à Paris Habitat.
Considérant le logement comme un facteur déterminant l’insertion, il s’agit chaque fois, pour Paris Habitat de prolonger ses missions sociales. Ce dispositif se noue sur la base d’une action partenariale avec des organismes publics ou des associations spécialisées dans l’hébergement d’urgence, et permet à la fois de mettre à profit des logements libres et de répondre à la saturation des centres d’accueil.
Au sein de la caserne d’Exelmans (16e), en partenariat avec l’association Aurore, mais aussi à Tolbiac (13e), aux côtés du groupe SOS ou de l’association Saint-Vincent-de-Paul, Paris Habitat a ainsi pu accueillir des familles en situation de précarité, des personnes isolées, des demandeurs d’asile.
