Comment ? La stratégie est naturellement globale et appelle à agir sur plusieurs paramètres, qui, combinés, peuvent maitriser la facture des habitants. Le coût du chauffage constitue le premier poste de consommation d’énergie dans un logement.
Paris Habitat poursuit donc la modernisation de ses équipements et leur remplacement, pour, en tenant compte des enjeux environnementaux, garantir une meilleure gestion des dépenses énergétiques des locataires.
Le remplacement stricto-sensu pourrait toutefois ne pas suffire si l’établissement ne réalisait pas, comme c’est le cas à chaque opération, « un bilan technique des installations, questionnant chaque fois le besoin en énergie pour adapter la puissance de la chaufferie afin qu’elle soit en phase avec la résidence intéressée et chacun de ses logements » comme le précise Cyrille Fabre, directeur de l’exploitation.
Les équipements installés, proposent alors des rendements plus élevés et un fonctionnement moins énergivore. En effet, couplée à l’isolation des réseaux, cet effort de modernisation permet 5 à 10 % d’économie. Dans le quartier du Bois-l’Abbé, (2 100 logements) à Champigny-sur-Marne (94), les 18 sous-stations du réseau de chauffage collectif ont ainsi été modernisées pour un effort global de 2,6 millions d’euros et une économie d’énergie de 7 %. Cette stratégie vise ainsi à maitriser la dépense énergétique en améliorant le rendement de nos installations pour réduire la consommation énergétique et ainsi garantir aux locataires la facture la plus juste possible.
Pour réduire la consommation énergétique, Paris Habitat développe également des campagnes de sensibilisation impliquant les locataires. Ces campagnes, à l’image par exemple de celle conduite aux côtés de E3d environnement vise une réduction de la consommation d’énergie des habitants. Si les objectifs portés visent à agir, par des petits gestes du quotidien, sur sa consommation d’eau, la température de son logement, et donc sur l’environnement, l’initiative influe également sur les charges des locataires.
Ce premier pilier s’articule également avec la nature des contrats d’achat de gaz passés par l’établissement. « Sur ce point, je dirais que nous avons une gestion raisonnable. Depuis quelques années, nous procédons à une mise en concurrence pour l’achat du gaz. Constatant également l’imprévisibilité de ce marché, nous prenons la précaution de ne pas nous soumettre à ses soubresauts en nous refusant à toutes parts variables et en optant uniquement pour un prix fixe. Le gaz que nous avons acheté, dans le cadre du marché passé en juillet 2020, est donc stocké et à un prix stable et garanti jusqu’en juin 2022, prochaine période de relance de notre contrat de gaz » résume C.Fabre.
Sur la nature des contrats donc mais aussi sur la nature des énergies. A ce titre, l’établissement œuvre pour associer d’autres sources d’énergies, complémentaires et renouvelables. C’est le cas du photovoltaïque, du préchauffage solaire, de la géothermie en appoint du chauffage collectif ou du réseau fourni par la compagnie parisienne du chauffage urbain (CPCU). Ce dernier, basé sur la conversion de la vapeur issue du réseau de canalisation en eau chaude puis distribué dans les radiateurs, bénéficie déjà à 30 000 logements.
Enfin, agir sur la facture, c’est agir également sur le bâti. « A chaque réhabilitation, nous nous interrogeons sur le type de combustible pour alimenter nos installations. Nous nous rendons compte que nous ne pourrons plus avoir qu’une unique source d’énergie » explique encore Cyrille Fabre. Plus largement, par le biais de bilans thermiques, ce sont aussi les questions du ravalement des façades, du remplacement des fenêtres et des menuiseries qui peuvent être posées et qui s’articulent, dans le cadre des Plans climat, avec des travaux d’isolation, notamment biosourcés. Le plan stratégique du patrimoine prévoit ainsi 3 milliards d’euros d’investissements d’ici 2030 pour la réhabilitation du patrimoine.
Poursuivant une amélioration du confort d’été et du confort d’hiver, ces mesures ont alors aussi des implications positives, directes, sur les charges des habitants. Dans le cadre de la réhabilitation de la résidence Daubenton (5e), par exemple, « nous sommes passés d’une consommation théorique de 230 kwh/m2 et par an à 95 kwh/m² par an. Car ce qui compte, c’est une diminution de la facture, soit ici à minima 200 euros par an de charges en moins » précise Hélène Schwoerer, directrice générale adjointe en charge de la maitrise d’ouvrage.